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Les images terrifiantes des amas de voitures, entassées sens dessus dessous dans les rues de la banlieue de Valence (Espagne), à la suite des inondations qui ont ravagé la région, fin octobre, ont marqué les esprits. Outre l’ampleur de la catastrophe, qui a fait 223 morts, selon un bilan provisoire au 14 novembre, une question émerge des décombres : comment nous déplacerons-nous à l’avenir si nos moyens de transport sont détruits, les routes submergées, les parkings souterrains remplis d’eau, les voies de chemin de fer dévastées par des pluies torrentielles dont l’ampleur est aggravée par le réchauffement climatique ?
En France, les saisons se succèdent et les drames se répètent. A l’été 2022, les incendies en Gironde et dans les Landes avaient bloqué l’autoroute A63, ainsi qu’une vingtaine de routes départementales, pendant plusieurs jours. Durant l’hiver dernier, dans le Pas-de-Calais, 620 kilomètres de routes départementales, soit 10 % du réseau, étaient recouverts par les eaux. Début novembre, sur les 400 chantiers recensés au printemps, seuls 150 étaient terminés.
L’adaptation commence par la connaissance. Dans un rapport de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique remis en 2023 à Elisabeth Borne, alors première ministre, la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM) du ministère des transports a établi, après consultation des opérateurs et des gestionnaires de réseau, une liste des impacts des vagues de chaleur.
Toutes les infrastructures de transport sont touchées. Sur les routes, les fortes variations de température déforment le bitume qui, devenu visqueux, limite l’adhérence des véhicules. La surchauffe des systèmes informatiques et des composants électroniques menace le fonctionnement de nombreux équipements, des écluses qui régulent les canaux aux panneaux à messages variables qui surplombent les routes, en passant par les escalators ou les ascenseurs dans les gares. La DGITM observe des « baisses de performance » des salariés exposés au soleil, notamment sur les tarmacs des aéroports. La SNCF déplore davantage de malaises durant les longs trajets en trains Intercités.
Pour élaborer ses plans successifs d’adaptation au réchauffement climatique, dont le troisième depuis 2011 a été annoncé, fin octobre, par le premier ministre, Michel Barnier, l’Etat s’appuie sur des « études de vulnérabilité ». Mais « la difficulté principale consiste à trouver de l’information au même niveau chez tous les opérateurs », indique-t-on au ministère des transports. Signe d’une urgence qui se rapproche, les mesures annoncées sont plus concrètes. « On ne regarde pas seulement l’exposition aux aléas, mais aussi les qualités intrinsèques de l’infrastructure », notamment son usage, indispensable ou secondaire, fréquent ou rare, précise-t-on au ministère.
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